Gaëtan CHEVRIER
photographe






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Latence


2018 / in progress...


Parmi nos territoires composés, nous continuons à chercher, à creuser, à extraire de la matière devenue rare et précieuse, faits révélateurs d’enjeux économiques prégnants.
Nos ressources, qu’elles soient nourriture, énergie ou matière première, sont dans l’ensemble issues du sol devenu cette surface d’interaction entre l’occupation humaine et le paysage originel. L’intérêt du sol n’est plus son étendue, il s’est déplacé vers son épaisseur. Les enjeux d’extraction se sont rendus indispensables pour entretenir nos activités humaines. Surtout si l’on continue d’envisager l’épanouissement de l’être humain sous l’angle du productivisme. La multiplicité des actions sur les territoires engendre de nouveaux paysages, espaces composites entre naturel et artificiel.

Depuis 2017, au sein du projet Versants mené en collaboration avec l’artiste Jérôme Maillet et l’architecte-plasticien Tangui Robert, nous réalisons une production artistique commune autour d’un espace construit et façonné par l’homme : la carrière. Parallèlement à ce projet collaboratif, un corpus photographique né au fil de l’arpentage des différents sites, infuse lentement. L’assemblage d’images hétéroclites nourrit un autre propos. Intitulé « LATENCE », ce travail vient dans la continuité de travaux antérieurs où les questions anthropiques et de représentations du paysage sont les vecteurs d’une recherche artistique personnelle.

Les carrières et leurs alentours sont des territoires en perpétuelle transformation. Ici, la représentation du paysage est envisagée non pas comme quelque chose de figé mais plutôt comme un espace incertain. Il devient un ‘‘entre-paysage’’, reflet d’un territoire investi par l’homme. En jouant avec les notions d’échelles et de distances, la lecture qui s’en dégage devient plus trouble, parfois à la limite de l’abstraction, assumant ainsi une forme d’instabilité. Cela créé un univers distancié du réel mais qui paradoxalement a besoin de celui-ci pour exister. En quelque sorte, il s’agit de proposer une vision sensible de ces espaces, offrant des images libres d’interprétations où chacun peut se projeter.

G.C.